
Il y a des victoires qui ne se mesurent pas seulement en pourcentage de voix ou en acclamations populaires. Il y a celles qui marquent un changement d’époque, un renversement d’horizon, une rupture avec la résignation. La victoire d’Ousmane Sonko au Sénégal est de celles-là. Elle n’est pas qu’un succès électoral. Elle est l’aboutissement d’un combat, le point de bascule d’une jeunesse en quête de vérité, la voix retrouvée d’un peuple longtemps confisqué par les logiques de pouvoir fermé et de compromis stérile.
Pendant des années, Ousmane Sonko a été marginalisé, diabolisé, emprisonné. Il aurait pu plier. Il a résisté. Mieux encore, il a fédéré. Dans l’adversité, il a bâti un espoir. Loin des promesses creuses, il a parlé d’intégrité, de justice sociale, de souveraineté économique. Il a su capter ce que beaucoup ont oublié : qu’un peuple a besoin de dignité plus encore que de pain.
Sa victoire est d’abord celle d’un récit. Un récit construit sur l’exigence de vérité, la dénonciation des abus, le rejet du clientélisme. Il a su parler une langue que les jeunes comprenaient, que les laissés-pour-compte attendaient. Il n’a pas eu besoin de médias complices ni de slogans publicitaires. Il a eu besoin de courage. Et le peuple a répondu.
Mais Sonko n’est pas seul. La force de sa victoire est aussi dans la stratégie collective qu’il a su impulser. En faisant élire Bassirou Diomaye Faye, il a montré qu’il n’était pas prisonnier de son propre ego. Il a prouvé que l’on peut transmettre, déléguer, organiser un mouvement sur des principes plutôt que sur des personnes. Cela aussi, c’est révolutionnaire.
Aujourd’hui, la victoire de Sonko impose un nouveau contrat entre le pouvoir et le peuple. Un contrat où la légitimité ne se résume plus à des chiffres électoraux, mais à la cohérence entre les mots et les actes. Le nouveau gouvernement n’a pas le droit à l’erreur. Car l’attente est immense, la méfiance historique, et le temps toujours court. Mais il a une chose précieuse que d’autres n’avaient plus : la confiance populaire.
La victoire de Sonko, c’est aussi celle d’une certaine idée de l’Afrique. Celle qui ne veut plus être dirigée à distance, qui refuse de rester dans l’attente d’une aide, qui décide de parler fort, de rêver grand, de gouverner proprement. Elle inspire, elle interroge, elle dérange parfois. Mais elle marque une ère. L’ère d’une Afrique debout, instruite, exigeante.
Reste à transformer l’essai. Car une victoire n’est jamais une fin en soi. C’est le début d’un devoir. Celui de rendre des comptes. De tenir la promesse. De garder le cap sans trahir l’élan.
La victoire de Sonko, c’est l’Afrique qui murmure au monde qu’elle n’est plus une marge. C’est le Sénégal qui rappelle qu’il n’est pas une vitrine, mais un moteur. Et c’est un peuple qui dit, dans un souffle : « cette fois, c’est nous. »
La victoire de Sonko, c’est l’Afrique qui murmure au monde qu’elle n’est plus une marge. C’est le Sénégal qui rappelle qu’il n’est pas une vitrine, mais un moteur. Et c’est un peuple qui dit, dans un souffle : « cette fois, c’est nous. »
Et comme l’a souligné le président Bassirou Diomaye Faye à propos de son compagnon de lutte :
« Ousmane Sonko n’est pas seulement un homme politique, c’est une conscience. Son combat dépasse sa personne. Il est l’expression d’un peuple qui veut redevenir maître de son destin. »La rencontre du 9 juillet à Washington entre Diomaye Faye et Donald Trump a ainsi résonné bien au-delà de la diplomatie : elle a été, dans l’éclat feutré d’un dîner officiel, une reconnaissance mondiale du tournant sénégalais. Et, en creux, un hommage vibrant au duo Diomaye–Sonko, devenu le symbole d’une alternance attendue, mûrie, et désormais entendue.